500 visiteurs en quête d’idées fraîches et d’innovations.

Tous les deux ans, la Chambre d’agriculture de Normandie propose aux différents acteurs agricoles (agriculteurs, conseillers, techniciens, étudiants…) de découvrir les dernières expérimentations et innovations en lien avec la prairie et les fourrages, éléments essentiels de la région, dans l’alimentation des cheptels et dans la conduite des troupeaux. Cette année, cet événement s’est déroulé au sein de la Blanche Maison à Pont-Hébert, seule ferme expérimentale de Normandie, qui « accompagne les transitions, teste, innove et partage les résultats à l’ensemble de la profession pour qu’ils arrivent jusque dans les cours de ferme », souligne la présidente, Nadège Mahé. 

UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE 
Autour d’une quarantaine d’ateliers et démonstrations de matériels, les visiteurs aux profils différents (expérimentateur, décideur, observateur, collaboratif, stratégique) ont pu glaner des idées, des innovations pour s’en inspirer dans leurs propres pratiques. « Nous voulons être acteurs pour trouver l’équilibre entre la technique, l’économique, la préservation de la ressource en eau, la qualité de vie des éleveurs, la biodiversité. Nous sommes aussi animés par la volonté d’évaluer tous les atouts de produire en Normandie », ajoute François Rihouet, président de la Chambre d’agriculture de la Manche. Des moments importants notamment pour le monde agriculteur qualifié « de faiseux. On a besoin de voir concrètement des expérimentations pour trouver les bonnes méthodes et bâtir des solutions chez soi », complète le président Normand, Sébastien Windsor. 

PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU 
Sur cette exploitation « valorisant l’herbe produite sur place », nombreuses sont les expérimentations conduites, et notamment sur la gestion de l’eau, qui a donné lieu à une table ronde. La consommation reste un enjeu en période estivale mais pas seulement, pour les différents usagers y compris pour les agriculteurs. La Blanche Maison a débuté une étude sur la gestion quantitative de l’eau au sein de son élevage (90 vaches laitières de race Normande, 620 000 l, 104 ha de SAU dont 75 ha de prairies et 16 km de haie) avec l’installation de 17 compteurs d’eau connectés. Aujourd’hui, le nettoyage des quais de traite nécessite 40 % de la consommation. Cette étude entre dans l’esprit du PGRE (plan de gestion de la ressource en eau), porté par le préfet de la Manche, Xavier Brunetière, et qui ne compte pas moins d’une cinquantaine d’actions, visant à réduire la consommation de 10 % d’ici 2030, et ainsi avoir « une gestion résiliente, sobre et concertée de la ressource en eau  », dans l’objectif que tout le monde puisse en avoir au bout du robinet quels que soient les usages (eau potable, usages agricoles, industriels, énergie…) 

42 % DE SURFACE AGRICOLE EN NORMANDIE 
Pour rappel, en Normandie, les prairies occupent 42 % de la surface agricole. Alors, même si la fréquentation avec 500 visiteurs n’est pas à la hauteur de l’investissement, ces Prairiales permettent de « trouver des moyens et des solutions techniques aux agriculteurs », assure la présidente, qui en même temps s’adressant aux élus des collectivités locales les encouragent à « accompagner les éleveurs plutôt que d’imposer des réglementations contraignantes », conclut Nadège Mahé.•